Les surfaces déjà artificialisées suffisent-elles pour atteindre les objectifs énergétiques à l’horizon 2050 ?

Pour faire simple

Oui, un potentiel de production solaire PV de 200 TWh/an est déjà identifié en utilisant les technologies commerciales disponibles aujourd’hui et des surfaces déjà artificialisées (toitures, friches, parkings). Les scénarios les plus ambitieux pour 2050 (150 à 250 TWh/an) semblent donc réalisables.

Pour aller plus loin

Des besoins en solaire PV de 150 TWh à 250 TWh :

Les scénarios de mix électrique en 2050 qui incluent la plus forte part de solaire PV estiment les besoins entre 150 TWh (Negawatt 2022, scénarios N1 et M23 RTE 2021) et 250 TWh (scénarios M0 et M1 RTE 2021). Plus de détails sur la Fiche n°22.

Un potentiel actuel de l’ordre de 200 TWh :

  • Un potentiel de toiture d’au moins 125 TWh (Fiche n°25).
  • Un potentiel en friches industrielles ou ombrières de parking de 69 TWh (Fiche n°26).
  • De nouveaux modes d’implantation à l’étude, dont le potentiel n’a pas encore été estimé : en façade des bâtiments, en agrivoltaïsme, en installation flottante… (Fiches n°27, 28 et 29).

Les estimations actuelles sont assez conservatrices sur les surfaces disponibles et les rendements des modules PV utilisés, généralement de 20 % ou moins. Des rendements de modules PV de plus de 24 % ont déjà été démontrés avec des technologies industrielles qui devraient être commercialisées d’ici quelques années. Cette augmentation des rendements amène le potentiel de production à au moins 240 TWh (toitures, friches et ombrières uniquement). Le développement du solaire PV ne nécessite donc pas l’artificialisation de nouvelles surfaces.

Un point sur les surfaces artificialisées en France : d’après un rapport de l’ADEME [1], la surface artificialisée en France métropolitaine a augmenté environ 3 fois plus vite que la population au cours des deux dernières décennies. Elle représentait environ 9 % du territoire en 2018, avec la répartition suivante : 17 % des surfaces artificialisées correspondent à des sols bâtis (maisons, immeubles…), 44 % à des sols revêtus ou stabilisés (routes, parkings…) et 38 % à d’autres espaces (jardins, chantiers…) [2].

Sources

  1. Note de synthèse intitulée “Alléger l’empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030. Vers une évolution profonde des modes de production et de consommation”. https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/2658-alleger-l-empreinte-environnementale-de-la-consommation-des-francais-en-2030.html (voir le rapport de synthèse, page 27).
  2. Rapport de l’Agreste, “L’occupation du sol entre 1982 et 2018” : https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Dos2103/Dossiers%202021-3_TERUTI.pdf.